Bonsoir à tous. Je vous présente le premier jet de mon prochain roman. Il n'est pas définitif, Car je suis encore en phase de préparation. Mais n'héisitez pas à me dire ce que vous en pensez. Et... Joyeux halloween ! Muhahahaha
PROLOGUE
La lune lançait un regard froid sur la
scène qui se déroulait en bas, près de ce champ de maïs.
C’était une belle nuit d’automne, et le
ciel était parsemé d’étoiles formant de jolies formes dans le ciel
pourpre. Mais John Pearce, 45 ans,
fermier de son état n’y prêtait pas attention.
Il voulait finir le fauchage pour pouvoir commencer la récolte le
lendemain. «Demain se disait-il. C’est encore loin, la nuit vient de
tomber… » Puis : « J’ai
faim… je viens de manger et pourtant, j’ai toujours faim. »
Il frappait les épis avec sa fau. Une longue fau au manche de bois, avec une
poignée pour bien la prendre en main. Il
faisait des mouvements rappelant ceux d’un golfeur qui hésite à frapper dans la
balle. Et il suait. À grosses gouttes, il suait. On était fin septembre, et il faisait encore
près de 20 degrés. Il n’en revenait
pas.
John Pearce était marié à Marge Smith, une
jolie petite blonde de 38 ans, professeur au collège d’Aurora, une petite ville
située dans le Maine. Lui qui était
natif de Los Angeles, et qui rêvait de dépaysement, il était servi. Et cette pensée le faisait sourire.
Son sourire se figea pourtant. Il ne sentit rien. Il ne vit rien venir. Un collier rouge perla sur son cou, à hauteur
de la carotide. Et alors qu’il balayait
toujours les épis de maïs avec sa fau, sa tête tomba de son corps et roula sur
la terre humide. Son corps balaya encore
un instant alors que ses yeux, depuis sa tête décrochée de son cou regardaient
tout rond, comme s’il se demandait ce qui se passait, s’exorbitaient et
allaient de gauche à droite, le voyait s’effondrer. Puis un voile s’installa sur les pupilles
dilatée et bientôt les ténèbres l’enveloppèrent.
Le soleil se levait sur le chemin de
terre qui menait vers le champ de maïs de John Pearce. À la radio, on pouvait entendre le célèbre
« Good Morning Aurora » de Grand Bell, animateur radio de la matinale
qui criait ce slogan depuis près de vingt ans.
Mais la fille blonde, qui se trouvait côté passager de la Ford Charger
coupa la radio, privant son coéquipier de la bonne humeur de son animateur
préféré.
Il jeta un œil déconfit vers sa voisine
qui lui fit un clin d’œil et détourna le regard vers l’horizon d’où le ciel
oranger semblait fusionner avec le maïs et lui donnait un teint de
citrouille. Elle se dit « quelle
beauté » mais surtout « quel dommage qu’il eut fallu un mort pour
voir une telle beauté. » Elle fut retirée
de sa réflexion par la voix rauque de son équipier.
-
Pourquoi
t’as coupé la radio ? Ce type me
donne le sourire tous les matins et tu lui coupe le sifflet. Pourquoi tu fais ça ?
-
Oh
la ferme, Brett. Je suis ici que depuis
deux jours et tu me gonfles déjà. Merci
Peter. Merci du cadeau.
La jeune femme s’appelait Sunny
Starr. Elle débarquait de Los Angeles
pour enquêter sur un meurtre similaire qui s’était produit deux jours
auparavant. Sunny était un Agent de Moffett Field, spécialisé dans les crimes qui
sortaient des sentiers battus. Des
crimes inexpliqués ou inexplicables comme celui de Théodore James Cooms, qui
s’était retrouvé soulagé de sa tête dans un parc, près du lac un peu plus loin
au nord. Elle avait travaillé pour le
FBI deux ans avant de se retrouver dans ce centre pour affaires
inexpliquées. Elle adorait son job. Mais ses partenaires de fortunes pouvaient
parfois lui taper sur les nerfs.
Brett Reed quant à lui, était du
coin. La trentaine, bien bâtit et la
mâchoire carrée, il était un flic. Un
inspecteur de la police criminelle. Il
dépendait du sheriff du comté et n’avait plus eu de partenaire depuis près de
cinq ans. Son caractère peu sociable
avait fait fuir tous ceux qui avaient fait équipe avec lui. Sans exception. Et Sunny Starr commençait à comprendre
pourquoi. Elle se tourna vers lui pour
lui dire un mot gentil, lorsqu’il fit résonner sa voix rauque.
-
On
arrive. (il sourit. Il avait réussi à
lui rendre l’appareil, à lui couper le sifflet.)
Sunny souffla d’un air soulagé. Elle avait du mal à supporter ce grand dadet
qui semblait sorti d’une boîte de poupée.
Elle passa la main dans son sac pour prendre sa plaque et secoua la
tête.
La Charger verte s’arrêta à quelques
mètres des rubans jaunes qui décrivaient le périmètre de la scène du
crime. Ils descendirent de voiture. Ils montrèrent leur plaque respective à
l’agent qui se trouvait devant les rubans, le saluèrent et il le leva pour les
laisser passer.
Le légiste, une femme d’une trentaine
d’années aux seins énormes et à la chevelure rousse, était déjà occupé de
planter son outil dans le foie du malheureux pour vérifier la température et
établir l’heure de la mort. Elle se
retourna vers les deux nouveaux arrivants, faisant balloter ses boîtes à lait. Brett Reed sourit en pensant « elle
va le faire tourner… ». Le légiste,
qui s’appelait Sabrina Carter, était de taille moyenne et faisait partie de
Moffett Field. Elle se releva et serra
la main des deux agents.
-
L’heure
de la mort remonte à environ 10h. C’est
le même traumatisme que la première victime qui a causé le décès.
-
Tu
as une idée de l’arme utilisée ? tu
as retrouvé des indices ou des traces sur le premier corps ?
Carter jeta un œil dubitatif sur son
interlocutrice. Elle se demandait ce
qu’elle voulait insinuer. Puis elle
tourna la tête vers le malheureux, avant de jeter ses yeux dans ceux de l’agent
de Moffett Field.
-
Non,
répondit-elle d’une voix perplexe.
Maintenant que tu m’en parles, je n’ai rien trouvé de tout cela. Je me suis même demandé ce qui pouvait faire
une coupure aussi nette. J’ai hésité à
faire mon rapport. Il est toujours sur
mon bureau.
Sunny Starr notait minutieusement ce que
la légiste lui confiait. Puis une idée
lui vint à l’esprit. Mais naturellement,
elle n’avait pas de réseau ni d’accès à internet. Quelle merde ce bled, se dit-elle en claquant
son portable dans son sac. Puis elle se
tourna vers Brett Reed.
-
Ramène-moi
au poste. J’aimerai utiliser ton
ordinateur. Je pense savoir qui pourrait
nous aider à éclaircir ce mystère. Mais
j’ai besoin d’une connexion internet pour cela.
Saint-Tropez, sud de la France.
Une immense bicoque nichée dans les
collines de la ville où tous les peoples vont s’éclater l’été, une piscine à
faire pâlir Laure Manaudou et du soleil 300 jours par ans, abritait Joshua
Nash, qui, comme son nom ne l’indiquait pas, était franco-australien par son
père. Personne n’est parfait.
Joshua Nash
était né avec une cuillère dorée dans la bouche. Riche de plus de trois milliards d’euros
hérités de ses parents, le jeune homme avait lui aussi une passion pour le
surnaturel. Et il avait étudié
l’histoire du dernier guillotiné de France, Hamida Djandoubi, condamné pour la
torture et l’assassinat de sa compagne, Élizabeth Bousquet. Il fût guillotiné le 10 septembre 1977 à la
prison des Baumettes à Marseille. Il fut
le dernier exécuté de France.
Nash pensait à
cette affaire, lorsqu’il avait été appelé il y a une dizaine de jours sur les
lieux d’un crime qui allait le hanter quelques temps encore. Un crime que la police criminelle avait
classé dans les affaires paranormales.
Ils avaient alors tout simplement fait appel à Nash et à sa cousine,
Virginie Fabre.
Virginie Fabre
était une jeune blonde à la chevelure bouclée d’environ 30 ans, qui était,
comme son cousin, fan des phénomènes inexpliqués. Dotée du don de pouvoir communiquer avec les
morts, et de voir les esprits, elle avait évolué dans ce monde depuis son plus
jeune âge. Nash quant à lui, possédait
également des dons uniques. Comme par
exemple lorsqu’il posait la main sur le front d’un mort, Il pouvait entrer dans
son esprit et voir ce que la victime avait vu, ou se retrouver dans celui du
son meurtrier.
Il appelait ça
une malédiction, mais beaucoup de flics de la région donneraient leur vie pour
avoir ce don et résoudre ainsi les meurtres beaucoup plus facilement. Mais Nash n’était pas de ceux-là, non. Bien au contraire.
Il étudiait les
articles et les sites web consacrés à Djandoubi. Il avait la certitude qu’il n’était pas
étranger à ces cinq morts retrouvés avec la tête parfaitement tranchée, sans la
moindre ciselure ou autre saleté. Un
tranché bien net, façon chirurgicale qui aurait fait pareil si on avait coupé
du beurre avec un fil. Aucune entaille
sur l’os. Aucun fragment non plus
d’ailleurs. Il se demandait comment un
fantôme avait pu faire ça. Du travail
d’orfèvre.
Il fut tiré de
sa réflexion par Virginie Fabre, sa cousine, qui accourut dans le salon où il
s’était affalé sur le canapé comme un gros nabab pour réfléchir. Elle gesticulait devant lui, le téléphone fixe
à la main.
-
C’est
Moffett Field, au téléphone. C’est
Moffett Field, Joey. Ils demandent à te
parler.
Elle continuait à sautiller devant son
cousin, faisant de grands gestes, comme pour prévenir une voiture au loin qu’il
y avait un obstacle ou un danger. Elle
gesticulait, faisant devenir chèvre le jeune agent qui tentait d’attraper le
téléphone.
-
Tu
vas me passer ce putain de téléphone, à la fin oui ? Hurla-t-il exaspéré.
Fabre fit une moue bien à elle et lui
tendit le cornet, qu’il lui arracha des mains.
Il se racla la gorge et posa le combiné sur son oreille.
-
Nash.
(il avait un ton blasé.)
À l’autre bout du fil, Sunny Starr ne
répondit pas tout de suite. Elle se contenta dans un premier temps de
toussoter, puis répondit enfin.
-
Sunny
Starr, Moffett Field. Je suis heureuse
de vous avoir au téléphone, Monsieur Nash.
-
Que
puis-je pour vous, Agent Starr ?
-
Vous
pouvez m’appeler Sunny, vous savez. Eh
bien voilà…
Elle commença son laïus par le début, et
la découverte du corps de Théodore Cooms près du lac d’Aurora dans le
Maine. La tête impeccablement tranchée
et séparée du reste du corps. Et deux
jours plus tard, c'est-à-dire aujourd’hui, ils avaient un second cadavre, celui
de John Pearce, dans son champ de maïs.
Elle dit quelques mots verts sur son
idiot de partenaire, l’Agent Brett Reed, et conclut par :
« Voilà. Vous savez tout. J’ai vu aux infos que des meurtres similaires
avaient eues lieu chez vous, et je vous ai cherché sur internet. » Nash répondit par : « Putain
d’enfoiré de tunisien » Sunny
rétorqua : « pardon ? »
Nash se redressa, toussota et répondit : « Non, ce n’est pas
pour vous que je dis ça. » Sunny
demanda : « Vous allez venir m’épauler dans cette enquête ? Allez, dites oui. Par pitié. » Nash répondit : « Je serais là
demain matin à la première heure. »
Sunny souffla et raccrocha. Nash tendit le combiné à Fabre qui le
regardait avec des yeux écarquillés. Il
se leva et lui fit de grands yeux, comme pour lui montrer à quel point elle
avait l’air bête.
-
Prépares-toi,
on part dans le Maine. Il paraît qu’il
fait doux là-bas en cette saison.
-
Quoi ? Joey, attends… quoi ?
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